Auch.
Première visite pour moi dans ce Comté encore inconnu, si on excepte une courte visite au Domaine d'Astarac, berceau de la famille.
Nous venions de nous installer, Margaut et moi, à Eauze où nous savions pouvoir rencontrer Sophie Amélie, ma cousine.
Inutile de s'apesantir sur nos raisons d'émigrer en Armagnac, mais, pour faire court, plus rien ne nous retenait en Auvergne après le décès des parents de Margaut. C'est donc tout naturellement que nous avions cherché à nous rapprocher de la seule famille qui nous restait : Les Trévière.
De plus, nous avions appris que le Comte de cette Province n'était autre que Messire Riwenn. Personnage attachant et bienveillant que nous avions bien connu en Gascogne. Cela m'était fort agréable d'envisager la perspective de le rencontrer à nouveau.
Bien décidé à m'enraciner ici, il me semblait important de m'y rendre utile et d'apporter mes compétences, si modestes soient-elles à l'appui de ma nouvelle partie.
J'avais donc écrit au Comte en lui proposant mes services tant à la Chancellerie qu'à la prévôté. C'est donc sur ses conseils éclairés que j'avais pris le chemin du Castel d'Auch devant lequel je me trouvais ce matin.
Edifice austère donnant une impression de force tranquille, le Castel se dressait devant moi.
J'en avais franchi les douves et le pont-levis et je me trouvais, juché sur mon fidèle Scath, devant de lourdes grilles interdisant l'accès au Castel lui-même.
Derrières elles, des gardes comtaux vaquaient, montant une garde vigilante.
Je mis enfin pied à terre et, me rapprochant des grilles, je hélai un garde d'une voix ferme mais aimable :
- Holà mon ami... Je suis attendu par le Prévost, Dame Cassandres, Veuillez lui dire que Eamon de Trévière est arrivé !