Heureusement, l’automne ne s’était pas encore fait gris et humide et Syliette avait supporté la longue attente sans trop de dommage, à part une grosse faim qui lui tenaillait l’estomac, la pomme engloutie n’ayant pas suffit à combler son appétit. Et l’attente avait été entrecoupée par l’arrivée d’un pigeon – eh oui, il est bien connu que les pigeons trouvent leur destinataire où qu’ils se trouvent ! – venant tout droit d’un comté voisin. Elle était donc en train de chercher un moyen d’expliquer qu’elle ne pourrait finalement pas s’engager à œuvrer pour la maréchaussée quand Dona Abygail se présenta soudain.
Comment allez vous? Vous avez trouvé la route sans trop de soucis?
Eh bien .. c’est que.. oui oui, le chemin a été facile et l’attente malgré tout agréable.
Venez suivez moi, nous allons aller dans le bureau su prévôt nous serons plus a l'aise pour discuter.
Syliette grimaça légèrement et ses joues se colorèrent d’un joli rouge pivoine.
C’est que.. justement.. euhmm voilà… pendant que je vous attendais, une missive m’a été lâchée sur la tête par un idiot de pigeon qui ne sait même pas viser mes pieds, et… voilà… je suis appelée à me rendre dans un comté voisin dans les plus brefs délais. Et comme il ne m’est pas possible de savoir combien de temps durera mon absence, ni même si elle sera possiblement définitive, je vous prie de m’excuser de vous avoir dérangée pour rien et surtout, de ne pas pouvoir m’engager plus avant.
Si les évènements me le permettent, il est entendu que je ne manquerai pas de revenir vous voir, mais pour l’instant, je préfère vous annoncer la chose franchement, je m’en voudrais de vous faire perdre votre temps précieux pour rien. Et j’espère que vous ne m’en voudrez pas trop…